Législatives en RDC: l’étau se resserre autour de 82 candidats invalidés

  • janvier 11, 2024
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Législatives en RDC: l’étau se resserre autour de 82 candidats invalidés

En République démocratique du Congo (RDC), l’étau se resserre autour des 82 candidats aux législatives dont les suffrages ont été annulés par la Commission électorale nationale indépendante pour, entre autres fraudes, corruption, violence ou encore détention des machines de vote. La justice s’active. Le procureur général près la cour de cassation leur interdit de quitter le territoire. Des passants marchent à côté des affiches de campagne de différents candidats aux élections générales en RDC, à Kinshasa, le 12 décembre 2023

Sur instruction de Firmin Mvonde le procureur général près la cour de cassation, la direction général des migrations a instruit toutes ses antennes à travers le pays de ne pas laisser voyager les 82 candidats.  

« En cas de leur découverte dans vos frontières, les appréhender et demander la conduite à tenir » à la hiérarchie, lit-on dans un télégramme de l’office des migrations. 

Parmi les personnalités concernées, on compte trois ministres en fonction, quatre gouverneurs de province, des professeurs d’université, des mandataires publics et de nombreux députés et sénateurs de la législature sortante. 

Figurant en haut de la liste, Gentiny Ngobila, le gouverneur de Kinshasa, a vu son immunité levée ce mardi 9 janvier par le bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa qui venait d’être saisie par le procureur général. 

On apprend du cabinet du procureur général qu’il saisira les Assemblées de trois autres provinces, le Premier ministre, l’Assemblée nationale et le Sénat pour les cas de trois membres du gouvernement et parlementaires. 

Le procureur a également saisi la Commission électorale pour obtenir toutes les pièces nécessaires devant l’aider à inculper les 82 candidats.

Une dizaine ont introduit un recours devant Conseil d’État, d’autres devant la Cour constitutionnelle pour obtenir l’annulation de la décision de la Céni.

Mandataire public, le député Nsingi Pululu estime s’être retrouvé sur cette liste par erreur. Il a introduit un recours gracieux auprès de la Céni. « Vous savez, chez nous, dans la société quand la police arrête les inciviques, il ne manque toujours pas des innocents. C’est de cette façon-là que mon nom figure sur la liste. La Céni a pensé que comme j’ai eu beaucoup de voix que moi aussi, je pouvais être un tricheur. Nous avons saisi la cour constitutionnelle car la Céni a statué sans m’écouter. C’est en violation de la Constitution qui donne le droit de la défense. Il n’y a rien comme griefs sur moi. Je dois être rétabli. »

Recours également du député Sam Bokolombe, qui rejette les faits qui lui sont reprochés.

Certains dénoncent une chasse à l’homme sur fond de règlement des comptes au sein de la coalition au pouvoir.

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