Chili: deuxième tentative pour doter le pays d’une nouvelle Constitution

  • décembre 17, 2023
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Chili: deuxième tentative pour doter le pays d’une nouvelle Constitution

Ce dimanche 17 décembre, les Chiliens sont appelés à se prononcer sur une nouvelle Constitution, après le rejet d’une première version en septembre 2022. Alors que l’ancien texte avait été jugé trop « progressiste » par une majorité de Chilien, le nouveau projet constitutionnel est critiqué pour son inspiration trop conservatrice et libérale. Et d’après les derniers sondages, celui-ci pourrait subir le même sort que la première mouture, à savoir être rejeté par les Chiliens.
Le nouveau projet de Constitution divise les Chiliens autant que l’ancien. Pourtant, ce texte mettra « fin » aux incertitudes institutionnelles et politiques, ainsi qu’à la crise sociale que traverse le pays, affirme Beatriz Hevia, la présidente de la Commission constitutionnelle et responsable d’un parti d’extrême droite.

Les détracteurs du projet dénoncent un texte libéral qui relègue l’État à un rôle de second plan, qui supprime les sièges réservés pour des représentants de peuples indigènes, et qui pourrait remettre en cause le droit à l’avortement. La majorité conservatrice de la Commission constitutionnelle s’est également prononcée pour une expulsion rapide d’étrangers en situation irrégulière.
En fait, le texte se lit comme un contre-projet politique de l’actuel gouvernement de gauche. Le président Gabriel Boric l’a d’ailleurs vivement critiqué, sans pour autant donner des consignes de vote. Contrairement à la coalition au pouvoir qui a appelé les Chiliens à se prononcer contre.

Quelle que soit l’issue du référendum, ce sera la fin d’un processus qui a débuté il y a quatre ans. Car le président Boric a déjà prévenu les Chiliens : c’est la dernière tentative de réforme de l’actuelle Constitution, rédigée rappelons-le sous la dictature d’Augusto Pinochet.

Une chose est certaine, c’est que le projet ne suscite pas l’enthousiasme des Chiliens qui se mobilisent peu, explique Antoine Maillet, chercheur à l’Institut des Affaires publiques de l’université du Chili : « Il y a très peu d’ambiance actuellement autour de ce référendum. C’est un référendum qui mobilise peu ou pas. La population, l’électorat est fatigué de ce processus qui dure depuis très longtemps et pour lequel il n’y a maintenant plus d’enthousiasme. »
« La campagne pour l’approbation du texte essaye de mobiliser un petit peu autour du parti des républicains, le parti de droite extrême, et les soutiens de l’option “contre” sont très discrets. On ne peut pas dire qu’il y ait vraiment une campagne qui ait lieu actuellement. En tout cas, dans les rues, il y a très peu d’affiches… Il y a un peu d’activité sur les réseaux sociaux qui sont toujours propices à ce genre d’activités, mais ça reste vraiment un sujet secondaire pour les personnes actuellement. Et on peut se poser des questions sur la participation qu’il y aura au vote », conclut Antoine Maillet.

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